Depuis une quarantaine d’années, l’eau du Grand Lyon est produite et distribuée à 85 % par Veolia mais l’actuel contrat en vigueur depuis 1986 arrivera à échéance en 2015. La Communauté urbaine avait le choix entre reconduire cette délégation à une société privée, opter pour une régie publique ou trouver une répartition de la gestion mixte de l’eau entre les secteurs public et privé.
C’est donc la première de ces trois options qui a nettement obtenu l’aval de l’assemblée communautaire, au grand dam notamment des écologistes pour qui le retour en régie représentait la meilleure solution "pour protéger la ressource, assurer la qualité de la distribution et affirmer notre volonté d’équité sociale par une tarification progressive".
Selon Gérard Collomb, passer en régie publique était chose "quasiment impossible" pour des raisons touchant principalement à des questions de personnel et de services techniques : la collectivité aurait dû en particulier intégrer les quelque 370 salariés employés actuellement par Veolia. Par ailleurs, la répartition des compétences entre les gestionnaires du réseau de production et celui de la distribution posait un certain nombre de problèmes.
La décision de poursuivre la gestion de l’eau par le biais d’une délégation de service public est toutefois assortie de modalités : d’abord le nouveau contrat sera conclu pour une durée de 8 ou 10 ans ; ensuite il visera une baisse de 20% du prix de l’eau. Actuellement, la facture annuelle moyenne eau et assainissement d’une famille type du Grand Lyon (pour une consommation de 120 m3) est de 389 euros (l’un des tarifs les plus élevés des villes françaises). Elle passerait alors à 346 euros par an, selon Gérard Collomb.
L’ambition des partisans de la poursuite de la gestion de l’eau lyonnaise par le secteur privé est également d’augmenter d’un tiers le volume des investissements, de supprimer les tarifs dégressifs et de promouvoir une charte définissant les engagements de qualité du service de l’eau.
Une autre décision avalisée par le Conseil de la Communauté urbaine de Lyon porte sur la mise en place d’une "autorité organisatrice forte". Composée d’une vingtaine de membres, elle sera chargée notamment de rédiger le cahier des charges du service de l’eau et de le faire respecter. (Source : Communauté urbaine de Lyon et presse régionale)