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10 août 2007.

Moulins du Val d’Anniviers (Valais)
Les anciens moulins anniviards, dont certains ont été restaurés, (...)
Les anciens moulins anniviards, dont certains ont été restaurés, avaient la particularité d’être généralement équipés de roues à aubes horizontales. Une technologie ancienne bien adaptée, dit-on, aux régions de montagne.
Infos complémentaires
La plupart du temps – et c’est l’image que l’on en a spontanément – les moulins à eau fonctionnent à l’aide de roues hydrauliques disposées verticalement. Mais c’est déjà une technologie de deuxième génération, puisqu’elle présuppose une maîtrise des engrenages perpendiculaires et des roues à chevilles. En fait, ce type de mécanisme, décrit par l’architecte Vitruve, semble avoir été mis au point par les Romains.
Les moulins que l’on peut voir dans le Val d’Anniviers, et qui ont été restaurés il y a une vingtaine d’années à des fins de remise en valeur du patrimoine, recourent à une technologie plus ancienne et plus rudimentaire, mais véritablement « appropriée » aux moyens et connaissances de leurs utilisateurs d’antan.
La roue à palettes, entraînée par le courant d’eau, est placée horizontalement et surmontée d’un axe vertical. Celui-ci passe au travers d’une meule inférieure immobile, dite gisante ou dormante, et actionne une meule supérieure, dite tournante ou courante, rendue solidaire de l’ensemble du mécanisme rotatif grâce à une croix d’entraînement métallique.
Si le dispositif demandait peu d’entretien, son utilisation exigeait par contre beaucoup d’attention et de précision : un débit d’eau adéquat pour une vitesse de rotation adaptée au type de céréale, un bon réglage de la hauteur des meules pour obtenir la qualité de mouture désirée, etc.
Pour certains usages (pour broyer les noix par exemple), les meuniers recouraient à un autre type de meules : la tournante, de forme conique, était placée verticalement sur une dormante taillée en forme d’auge.
Quant au moulin à foulon, utilisé pour assouplir le chanvre et les draps, il était constitué d’une batterie de pilons et de maillets articulés sur une came qui les levait et les faisait retomber de tout leur poids sur les étoffes placées dans une cuve.
Un peu d’histoire
Le village de St-Luc, à quelque 1600 mètres d’altitude, a longtemps vécu au rythme de ses moulins aménagés au 18e siècle sur le torrent du même nom. Rénové en 1986, ce patrimoine historique permet aujourd’hui de découvrir comment fonctionnaient alors les moulins à céréales, le foulon à draps et le presse-noix. Et de mieux comprendre ce qui faisait la vie de cette communauté montagnarde.
Le pain de St-Luc, comme celui de la plupart des villages valaisans, contenait une part importante de seigle et de froment cultivés sur place. Mais aussi de maïs en provenance de la plaine du Rhône. Les exigences de mouture variaient d’une céréale à l’autre et il était donc nécessaire de prévoir des moulins différents.
Ces moulins appartenaient à la Bourgeoisie locale, à qui il revenait de choisir le meunier. « Il fallait une personne consciencieuse et compétente : un travail négligé aurait provoqué des désagréments au village tout entier, puisqu’il s’agissait de fabriquer du pain à conserver plusieurs mois » (François Salamin, Les Moulins de St-Luc). D’où la série d’installations construites pour ainsi dire « en cascade » le long du torrent. La même eau alimentait également un foulon à drap et à chanvre (cultivé dans des chènevières locales), de même qu’un presse-noix.
À voir aussi, au milieu de ces moulins, une « maison du meunier », avec cuisine, lit paillasse, âtre et pierre ollaire, ainsi que des compartiments de bois destinés à stocker le grain prélevé en guise de salaire pour le meunier et de taxe pour la Bourgeoisie.
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Mot d’eau
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Jamais la même eau
« Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")