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mars 2012.

Un Pacte mondial pour une meilleure gestion des bassins

C’est peut-être l’un des principaux événements à retenir des (...)

C’est peut-être l’un des principaux événements à retenir des multiples faits et gestes du Forum mondial de l’eau qui s’est tenu récemment à Marseille : 69 organisations et associations, issues de tous les continents, ont signé le 16 mars 2012 un "Pacte Mondial pour une Meilleure Gestion des Bassins". Les signataires s’engagent à appliquer dans leurs bassins respectifs les principes de gestion de l’eau reconnus comme les plus pertinents et les plus efficaces. L’initiative de ce pacte revient au Réseau International des Organismes de Bassin (*).

Les organisations et associations signataires représentent des bassins versants concernant pas moins de 33 pays. Tous ces espaces, d’une manière ou d’une autre et à des degrés certes différents, doivent faire face à de multiples défis : lutter contre les catastrophes naturelles, approvisionner les besoins des populations urbaines et rurales en eau potable, garantir une production alimentaire suffisante, promouvoir le développement économique, préserver les écosystèmes aquatiques, etc.

Les signataires du Pacte partagent tous la conviction que ces enjeux ne peuvent plus être abordés localement seulement ni séparément les uns des autres, et que la recherche de solutions doit associer tous les acteurs dans une approche intégrée et solidaire.

Dans sa déclaration préalable, le Pacte signé à Marseille affirme notamment

 que les bassins des fleuves, des lacs et des aquifères sont les territoires appropriés pour l’organisation de la gestion solidaire des ressources en eau, des écosystèmes aquatiques et de toutes les activités liées à l’eau ;
 que les différents écosystèmes présents dans les bassins versants ont une grande importance tant pour la biodiversité que pour les services environnementaux rendus, notamment pour la régularisation des cycles hydrologiques et la prévention des risques, ainsi que pour l’épuration de pollutions ;
 que les bassins des fleuves, lacs et aquifères transfrontaliers doivent faire l’objet d’une attention toute particulière et être gérés en concertation entre les pays riverains ;
 que les acteurs de la société civile et les communautés locales doivent être mieux associés et impliqués dans la gestion des bassins où ils vivent.

Les 63 signataires de ce Pacte (qui reste ouvert à d’autres adhésions) affirment, entre autres engagements, vouloir
 organiser le dialogue avec les parties prenantes reconnues au niveau de leurs bassins et assurer leur participation effective, afin d’atteindre une vision véritablement partagée de l’avenir, de dégager les accords nécessaires sur les priorités et les moyens à mobiliser, coordonner les initiatives et les projets, analyser les résultats obtenus.
 faciliter, sur la base d’un état des lieux préalable, l’accord des différents acteurs sur "cette vision partagée de l’avenir de leur bassin" et élaborer, dans la concertation et la transparence, des plans de gestion ou des schémas directeurs de bassin pour fixer les objectifs à atteindre à moyen et long terme,
 élaborer des programmes d’actions et d’investissements successifs qui répondent aux priorités économiques, sociales et environnementales des bassins, fixées dans les plans de gestion et mettre en place des mécanismes d’évaluation de leurs résultats basés sur des indicateurs de performance adaptés,
 mieux valoriser l’eau et veiller à une utilisation économe de cette ressource rare en assurant un meilleur contrôle de la demande, en encourageant l’adoption d’usages plus efficients et selon le cas, le recours à des ressources non conventionnelles, la réutilisation des eaux usées traitées ou la recharge artificielle des aquifères, en particulier, pour un développement durable.

Il est souhaité que les bailleurs de fonds reconnaissent le rôle essentiel des organismes de bassin dans la gestion durable de la ressource en eau, en soutenant financièrement les projets liés aux engagements et aux principes énoncés dans le Pacte.

Les signataires se sont aussi engagés à rendre compte de leurs actions et à partager les progrès réalisés par leurs organisations à l’occasion du prochain Forum Mondial de l’Eau prévu en Corée du Sud en 2015.


 Le texte intégral de ce Pacte (2 pages) est disponible sur le site www.riob.org

(*) Le Réseau International des organismes de Bassin (RIOB] a été créé en 1994 et son secrétariat est assuré à Paris par l’Office international de l’eau. Il soutient la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle des bassins de rivières, de lacs et d’aquifères. Il regroupe des organismes de bassin, promeut les échanges d’informations et d’expériences, et développe des outils de gestion des ressources en eau aux niveaux transfrontalier, national et local.




Infos complémentaires

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Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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