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23 juillet 2012.

Vaste réserve d’eau souterraine découverte en Namibie

Des hydrogéologues allemands ont découvert dans le nord de la (...)

Des hydrogéologues allemands ont découvert dans le nord de la Namibie, en Afrique australe, une réserve d’eau souterraine, à une profondeur voisine des 200 mètres et d’un volume estimé à quelque 5 milliards de mètres cubes. Cet aquifère, proche de l’Angola et datant d’une dizaine de milliers d’années, est protégé par une épaisse couche argileuse qui, pour le moment, rend problématiques d’éventuels captages. Les études de cette nappe se poursuivent, notamment pour en déterminer le taux de recharge.

Cette découverte a été faite dans le cadre d’un projet de recherche hydrologique mené conjointement par l’Institut fédéral allemand des sciences de la terre et des ressources naturelles (Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe - BGR) et le Ministère namibien de l’agriculture, des eaux et forêts, l’objectif étant d’améliorer le système national de gestion des eaux souterraines et de garantir l’accès de la population à l’eau potable.

L’aquifère découvert dans les régions d’Ohangwena et Oshikoto est alimenté par des eaux provenant de zones plus élevées du sud de l’Angola. Il se situe dans le très ancien système hydrologique de l’Okavango, cette rivière longue de quelque 1’600 kilomètres qui finit par se perdre dans un vaste delta en plein désert du Kalahari, dans le Botswana voisin.

Grâce à des mesures géophysiques, des forages d’exploration et un suivi régulier de plusieurs puits, les experts allemands estiment aujourd’hui à environ 3’000 kilomètres carrés la surface de cette nappe souterraine dont le volume pourrait atteindre 5 kilomètres cubes (5 milliards de mètres cubes). Cet aquifère reste confiné sous une couche argileuse dont l’épaisseur peut ici et là atteindre une centaine de mètres. Il semblerait néanmoins possible de procéder à des captages à des coûts relativement faibles grâce à la pression qui pourrait faire remonter l’eau à quelques mètres seulement de la surface terrestre.

L’aridité de cette région fait cependant que la couverture de l’aquifère est de plus en plus salée vers l’intérieur du bassin versant et cette situation rend plus difficile l’exploitation de la nappe souterraine. Car des forages pratiqués de manière inappropriée et non coordonnée pourraient contaminer l’eau potable.

Quoi qu’il en soit, cette découverte est d’une grande importance stratégique, d’abord pour l’approvisionnement de la population en eau potable (plus d’un tiers des 2,2 millions de Namibiens vit dans cette région), et ensuite parce que ce pays, le plus sec de toute l’Afrique sub-saharienne, est très concerné par les changements climatiques. Or, explique Thomas Himmelsbach, hydrogéologue de l’Institut allemand BGR, les très anciens systèmes de circulation d’eau souterraine à grande profondeur jouent un important rôle de tampon face aux événements climatiques : ils peuvent même résister à plusieurs années consécutives de sécheresse extrême. (Source : BGR)

 Sur ce même thème, voir aussi l’article "Des cartes originales sur les réserves d’eau du sous-sol africain" (aqueduc.info, 20 avril 2012)




Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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