L’eau que nous buvons aujourd’hui, au robinet ou en bouteille, est de bonne qualité, lit-on dans le dossier de 60 Millions de consommateurs et France Libertés (1). Les traces de pollution qui ont été découvertes ne remettent pas en cause sa potabilité, "mais elles révèlent à quel point notre environnement peut être contaminé".
Grâce à des outils permettant de traquer les molécules à un niveau de très grande finesse, 85 polluants d’origine humaine (pesticides, médicaments, perturbateurs endocriniens, etc.) ont été recherchés par le laboratoire. Parmi les résidus de polluants les plus fréquemment retrouvés figurent l’atrazine (interdit en France depuis 2001) et le tamoxifène (une hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein). Les embouteilleurs ayant contesté les résultats des analyses les concernant, celles-ci ont été renouvelées et complétées par d’autres méthodes de recherche qui ont confirmé les premiers diagnostics.
"Contrairement à ce que l’on peut penser, les eaux en bouteille ne sont pas épargnées par l’impact des activités humaines", commente Emmanuel Poilane, directeur de France Libertés, dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post (2). "Outre les multiples causes de pollution de la ressource en eau, il nous faut prendre en compte la réalité du temps de l’eau qui n’est pas le temps de l’homme. Les activités humaines aujourd’hui vont perturber la qualité de l’eau pour les décennies à venir et c’est dangereux." Il ne s’agit donc pas, précise-t-il, de remettre en cause la potabilité de l’eau aujourd’hui mais d’attirer l’attention sur la protection de la ressource en eau pour l’avenir. Autrement dit, si l’on veut empêcher la pollution de cette ressource si fragile, "il est nécessaire de repenser nos pratiques".
Concrètement, 60 millions de consommateurs et la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés lancent un manifeste pour l’eau potable (3), réaffirment l’urgence de mettre à plat l’ensemble du dossier « eau potable » en France et demandent l’organisation d’assises nationales de l’eau, réunissant l’ensemble des acteurs concernés. Entre autres objectifs, il s’agit de mieux partager les informations, de réviser les normes de qualité de l’eau potable, d’assurer la solidarité nécessaire à son financement et de réfléchir à long terme sur la gestion de la ressource. (Source : 60 millions de consommateurs / France Libertés)
P.S. Selon la Chambre syndicale des eaux minérales, se basant sur des contre-expertises réalisées par un laboratoire indépendant spécialisé de l’Université de Bordeaux, il n’y a aucun résidu de médicaments dans les eaux minérales naturelles, celles-ci sont parfaitement conformes aux normes et peuvent donc être consommées par tous sans aucun risque pour la santé. Par ailleurs, lit-on également dans le communiqué de la Chambre syndicale, les traces de pesticides trouvées par 60 millions de consommateurs le sont à des niveaux infinitésimaux de l’ordre du milliardième et donc parfaitement conformes à la réglementation.
(1) Le dossier
(2) La tribune de Emmanuel Poilane
(3) Manifeste pour l’eau potable