Selon la dernière Evaluation mondiale des eaux internationales publiée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), différents phénomènes, tels que l’affaiblissement de débits fluviaux, la salinité croissante des estuaires, la perte de ressources halieutiques et d’espèces de plantes aquatiques, et la réduction des sédiments charriés vers les côtes, s’amplifieront dans de nombreuses régions du monde d’ici 2020. En conséquence, les pertes de terres arables, l’insécurité alimentaire et les dommages aux zones de pêches augmenteront également, alors que la malnutrition et la maladie se répandront. Les 1’500 experts qui ont contribué à ce rapport estiment que, de manière générale, l’agriculture représente la question la plus préoccupante du point de vue des ressources en eau douce.
Ils constatent en effet que la demande de produits agricoles est en croissance et que la tendance tend vers des produits agro-alimentaires qui réclament un apport considérable en eau, tels que la viande à la place de légumes, ou des fruits à la place de céréales.
Le rapport du PNUE pointe également le doigt sur les dommages infligés aux eaux internationales par la surexploitation des réserves halieutiques et par des méthodes de pêche destructrices. Il met en cause les prises excessives, alimentées par des subventions à la pêche de 20 milliards de dollars, le non respect des lois relatives à la pêche et des pratiques telles la pêche à l’explosif dans les récifs coralliens : « un dollar investi (dans la pêche à l’explosif) peut rapporter au petit pêcheur un profit immédiat deux cents fois supérieur, mais laisse un récif dévasté qui ne se rétablira que cinquante ans plus tard ».
Pour Klaus Toepfer, Directeur exécutif du PNUE, « de nombreux messages importants ressortent de cette étude novatrice. Mais celui qui retentit le plus porte sur l’économie : notre échec commun d’apprécier la vraie valeur monétaire des biens et services que nous procurent les eaux internationales, et de limiter la portée de leurs bénéfices à la minorité plutôt qu’à la majorité, nous appauvrit tous. »
Klaus Toepfer se dit sincèrement convaincu que « surmonter la pauvreté et réaliser les Objectifs de développement du Millénaire n’est possible que si nous examinons de près notre façon de gérer le monde naturel ; que si nous attribuons une plus grande valeur au capital naturel des forêts et des prairies, et aussi à celui de nos ressources en eau douce et des habitats côtiers ».
Source : communiqué du Programme des Nations Unies pour l’Environnement