Le géologue américain Colin Amos et une équipe de chercheurs de la Western Washington University, qui publient le résultat de leur étude dans la revue Nature, ont constaté que la croûte terrestre de la vallée de San Joaquin, dans la partie sud de la Vallée Centrale, subissait des mouvements saisonniers liés à l’exploitation des eaux souterraines : la baisse du volume des aquifères se traduit par une baisse de pression et une "remontée" de la croûte terrestre.
Les chercheurs ont en effet mesuré que les montagnes de la Sierre Nevada qui ferment l’est de la vallée se soulèvent chaque année de 1 à 3 millimètres. Il faut savoir à ce propos que les prélèvements pratiqués depuis longtemps dans la San Joaquin Valley pour l’irrigation des cultures dépassent largement la quantité d’eau nécessaire à la recharge normale des aquifères et contribuent ainsi à la diminution progressive et substantielle de la ressource.
Le volume d’eaux souterraines perdu depuis un siècle et demi est considérable et cela a pour conséquence de déformer la croûte terrestre de manière significative. Voilà qui pourrait expliquer la fréquence croissante des tremblements de terre de faible magnitude qui affectent la région depuis quelque temps déjà (au cours des trois dernières décennies, le nombre de microséismes a été multiplié par deux).
– Colin B.Amos & al., "Uplift and seismicity driven by groundwater depletion in central California",
Nature (14 May 2014)