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février 2010.

Vers un pacte de l’eau

MAUDE BARLOW – Pour que l’eau soit reconnue une fois pour toutes (...)

MAUDE BARLOW – Pour que l’eau soit reconnue une fois pour toutes comme un droit de la personne

Maude Barlow décrit trois scénarios qui, selon elle, se combinent pour mener l’humanité à la catastrophe :
 le déclin des approvisionnements : “notre planète est sur le point de manquer d’eau douce”
 l’accès inéquitable : “chaque jour, il y a de plus en plus de gens qui n’ont pas accès à l’eau”
 la mainmise du secteur privé : “un puissant cartel de l’eau s’apprête à mettre la main sur tous les aspects de cette ressource”.

Mais, dit-elle aussi, il est encore temps de faire face. A condition que l’on s’entende sur « un pacte mondial de l’eau » s’articulant autour de trois engagements correspondant aux trois crises annoncées, à savoir :

 la préservation des systèmes hydriques de la planète, ce qui devrait se traduire, entre autres, par la restauration des bassins hydrographiques, la protection des sources, le réapprovisionnement des réserves, l’interdiction de toute pollution des eaux de surface et souterraines ;
 une distribution équitable de l’eau, ce qui ne sera possible que si l’on met en œuvre, entre les pays du Nord qui ont de l’eau et des ressources, et ceux du Sud qui en sont privés, des pratiques solidaires garantissant un accès équitable à l’eau et le contrôle local des ressources hydriques ;
 une gestion démocratique de l’eau qui doit être considérée comme un bien commun soumis à une gestion publique : “la création d’un cartel mondial de l’eau est inacceptable sur les plans éthique, environnemental et social, parce qu’elle fait reposer les décisions relatives à la distribution de l’eau sur des intérêts commerciaux et non sur des préoccupations d’ordre environnemental ou social ”.

Ce Pacte devrait également servir de pierre angulaire à une convention sur le droit à l’eau à inscrire à la fois dans les constitutions nationales et dans la législation onusienne. Mais Maude Barlow, comme d’autres défenseurs du droit à l’eau, craint “que les sociétés d’eau, les pays du Nord et la Banque mondiale ne récupèrent ce processus et ne s’en servent pour concocter une convention incluant le secteur privé”. A la société civile, et à ce qu’elle appelle ‘le mouvement mondial pour la justice en matière d’eau’, de prendre les devants. La tâche à accomplir est claire : “faire reconnaître l’eau en tant que patrimoine commun de la Terre et de ses habitants, à la partager judicieusement et à la gérer de manière viable pour assurer notre survie”. (bw)


Maude Barlow
Vers un pacte de l’eau
Éditions ecosociété
Montréal, 2009, 240 pages
(titre original anglais paru en 2007)







AU SOMMAIRE :

  1. Où donc est passée toute l’eau ?
  2. La mainmise des sociétés privées sur les services d’eau
  3. Les chasseurs d’eau à l’affût
  4. La résistance s’intensifie
  5. L’avenir
  6. L’eau du Canada est-elle à vendre ?


Infos complémentaires

Maude Barlow (photo aqueduc.info), Présidente nationale du Conseil des Canadiens (la plus importante organisation de surveillance civique au Canada), est également la fondatrice de Blue Planet Project, mouvement de citoyens actif à l’échelle mondiale dans la protection de l’eau douce. Lors du 2e Forum alternatif mondial de l’eau, en mars 2005 à Genève, elle avait animé l’atelier dédié à l’eau, bien commun.

En 2005, Maude Barlow et Tony Clarke, co-auteurs du livre « L’or bleu - L’eau, le grand enjeu du 21e siècle » (Fayard, 2002), ont reçu à Stockholm « Right Livelihood Awards », considéré comme le prix Nobel alternatif. Les deux lauréats canadiens ont notamment été récompensés en raison de leur engagement exemplaire et constant pour la reconnaissance du droit à l’eau comme un droit humain fondamental > lire.

En 2008, elle reçoit également le Prix canadien de l’environnement et est nommée l’année suivante comme conseillère sur l’eau auprès du président de l’Assemblée générale des Nations unies.

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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