Mis en orbite à 865 km d’altitude par une fusée indienne partie de la base de lancement de Sriharikota, sur les bords du Golfe du Bengale, Megha-Tropiques transporte des instruments micro-ondes capables d’observer et d’analyser dans le détail la structure des nuages (en hindi, "megha" signifie nuage), ce que les traditionnels satellites météo ne peuvent faire.
L’ambition de cette nouvelle mission spatiale - chapeautée par le Centre national français d’études spatiales (CNES) et l’agence spatiale indienne (ISRO) - est d’aider les spécialistes des phénomènes climatiques à mieux comprendre les échanges d’énergie entre la Terre, les océans et l’atmosphère dans les régions intertropicales. C’est dans ces zones que se font les échanges les plus importants : elles reçoivent plus d’énergie qu’elles n’en redonnent et le surplus qui en résulte est transporté par l’atmosphère et les océans vers les régions tempérées et vers les pôles.
Si cet échange est durablement modifié, il aura d’importantes répercussions sur le climat de toute la planète et se traduira par un bouleversement du cycle hydrologique et par une modification de la répartition des précipitations. Les scientifiques prédisent qu’à long terme les pluies augmenteront globalement à l’équateur et du côté des pôles et diminueront dans les régions tropicales, mais ils ne sont pas unanimes quant aux scénarios possibles au niveau local, notamment en Afrique de l’Ouest et dans le sous-continent indien.
Techniquement parlant, le satellite Megha-Tropiques devrait fournir des mesures de divers éléments du cycle de l’eau atmosphérique (vapeur d’eau, nuages, condensation d’eau dans les nuages, précipitations, évaporation, etc.), mesurer le bilan radiatif au sommet de l’atmosphère et assurer un échantillonnage des variations saisonnières qui permette d’obtenir des données significatives et utilisables par les météorologues.
Pour ce faire, Megha-Tropiques transporte notamment un imageur micro-ondes (Madras) principalement destiné à l’étude des précipitations et des propriétés des nuages, un radiomètre micro-ondes (Saphir) permettant de restituer les profils verticaux et la distribution horizontale de la vapeur d’eau, et un radiomètre (Scarab) dédié aux mesures des flux radiatifs au sommet de l’atmosphère. (Source : CNES)
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