Avec « Un monde sans eau », Udo Maurer, déjà auteur de plusieurs reportages de télévision, signe son premier film documentaire pour le cinéma. Un jour, raconte-t-il, au cours d’un tournage aux Philippines, « nous avons eu un problème lié à l’eau. Quand on voyage, on a beaucoup de temps pour penser. Et c’est ainsi que j’ai eu l’idée de faire quelque chose de substantiel autour de la thématique de l’eau alors que j’étais à bord d’un bateau. De montrer comment des hommes doivent gérer au quotidien des problèmes auxquels nous ne pensons plus. En ce qui me concerne, je n’avais pas conscience de cette réalité ; sauf lorsque je reviens de voyage et que j’ouvre un robinet en sachant que je pourrai boire l’eau en toute tranquillité. »
Se voulant impartial, il choisit alors délibérément des pays qu’il ne connaissait pas encore. Le passage par la Mer d’Aral, au Kazakhstan, s’impose à lui comme une première évidence dans un film qui aborde le caractère politico-économique de l’eau. Les autres destinations seront plus difficiles à choisir.
À propos du Bangladesh, explique-t-il, « on a tous en tête des images d’inondation. Mais j’ai été surpris de constater que l’enjeu était bien sûr ces inondations, mais surtout une de ses conséquences, à savoir le problème de l’érosion des terres. J’ai choisi de donner l’opportunité à ces hommes et à ces femmes de raconter leur histoire. » Les habitants de ce pays ont appris à composer avec la nature au point de transformer leurs maisons en bateaux : « Ces toits en tôle ondulée qui peuvent être assemblés ou démontés en peu de temps en sont un parfait exemple, et une image surprenante à laquelle nous ne sommes pas habitués. »
À Nairobi, au Kenya, l’eau devient un élément de pouvoir : « La question principale qui assure le lien (ou la structure) du film est la suivante : “Est-ce que chaque homme a droit à l’eau sur cette terre ou est-ce un bien de consommation ?” De grandes entreprises traitent l’eau comme une marchandise alors que les ONG la distribuent, car elles estiment que c’est un droit dévolu à chaque être. Nous aurons la réponse à cette question fondamentale dans une dizaine d’années. »
(Source : dossier de presse ASC Distribution)
« Un monde sans eau ? »
Réalisateur : Udo Maurer
Producteurs : Erich Lackner et Anne Schroeder
Production Lotus Film (Autriche) en coproduction avec Samsa Film (Luxembourg)
Durée : 83 minutes
Plus d’informations sur le site ASC Distribution