A première vue, expliquent les pêcheurs, le concept des petites centrales hydroélectriques peut sembler romantique. Mais, ajoutent-ils d’emblée, c’est oublier un peu trop facilement que leur part de production d’énergie est insignifiante. De même qu’on ne prend pas vraiment en considération leurs nuisances à l’encontre des environnements vitaux que sont les cours d’eau : ces installations perturbent le régime naturel des rivières, empêchent ou entravent la migration des poissons et font des ravages dans les frayères.
D’où l’intervention des pêcheurs pour faire cesser ce qu’ils appellent « la croissance incontrôlée des petites centrales hydroélectriques » et dénoncer « les conséquences destructrices de ce romantisme écologique », pour reprendre les propos de Roland Seiler, président central de la FSP.
Si la Suisse connaît une forte augmentation des projets de petites centrales hydroélectriques, c’est d’une part en raison de la volonté manifestée par les autorités fédérales de développer l’énergie hydraulique en tant qu’énergie renouvelable. Pour cela, elles ont institué un système de « rétribution à prix coûtant du courant injecté » qui oblige les gestionnaires de réseaux d’acheter et de rétribuer l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables. Ce dispositif rend attractives des installations qui autrement ne seraient que fort peu rentables. Au point d’intéresser de grandes entreprises de production hydroélectrique.
La stratégie à venir de la Fédération Suisse de Pêche devrait se déployer en priorité au niveau des cantons : les sections cantonales sont invitées à réclamer des plans directeurs aux administrations concernées et le cas échéant à faire opposition aux projets déposés. Dans tous les cas, les organisations de pêche réclameront un paiement compensatoire de 2 centimes par m3 d’eau capté. (Source : dossier FSP)