En alliance avec les autres fédérations internationales de syndicats, qui font de la protection de la maternité leur thème pour les célébrations du 8 mars, l’Internationale des services publics souligne l’importance d’une eau salubre, abordable et en quantité suffisante dans la protection des femmes et de leurs enfants.
Dans le dossier rédigé pour ces journées d’action, l’ISP relève aussi qu’en de nombreux endroits, ce sont essentiellement les filles et les femmes qui ont la responsabilité d’aller chercher l’eau. En Afrique du Sud, cela représente plus de 40 millions d’heures par an pour l’ensemble de la population féminine. On estime que, chaque jour, les femmes marchent 8 heures en moyenne, parcourent entre 10 et 15 km pour recueillir 15 à 20 litres d’eau pour leur famille.
Le chemin qui mène à l’eau ne mène pas à l’école…
Aller puiser de l’eau loin du village, c’est autant de temps précieux que les filles ne passent pas à l’école ou à jouer avec leurs amies. En Afrique, environ une élève sur dix en âge scolaire ne va pas à l’école pendant sa menstruation ou abandonne l’école à la puberté, en raison du manque d’installations sanitaires adéquates dans les établissements.
Les femmes boivent généralement moins d’eau, ce qui peut entraîner une déshydratation. Des études montrent que le niveau d’instruction des femmes est lié à leurs pratiques hygiéniques qui dépendent de leur accès à l’eau et aux services d’assainissement. Et lorsqu’elles passent une grande partie de la journée à chercher de l’eau, les femmes ont moins de temps pour d’autres activités productives, pour s’engager en politique ou dans leur communauté ou encore pour leurs loisirs.
L’eau nécessaire à la protection de la maternité
L’accès à l’eau est essentiel pour garantir la protection de la maternité et le développement d’enfants en bonne santé. Il est important pour les femmes enceintes et les mères allaitantes d’avoir accès à de l’eau potable, à un prix abordable et en quantité suffisante, au travail comme à la maison. La déshydratation peut être dangereuse pour la santé de la femme et de l’enfant qu’elle porte. Les femmes qui travaillent à l’extérieur, dans des climats chauds, sont tout particulièrement menacées et l’accès à l’eau est d’autant plus important pour elles. Les femmes qui n’allaitent pas doivent aussi avoir accès à de l’eau potable, à un prix abordable et en quantité suffisante pour la préparation des aliments de leur nourrisson.
Les femmes doivent participer à la gestion de l’eau
Bien que les femmes soient les principales utilisatrices de l’eau, ce sont les hommes qui la plupart du temps en contrôlent la gestion. Les femmes sont rarement consultées sur le meilleur endroit pour construire un puits ou sur le type de services dont elles ont besoin. Si l’on souhaite que la gestion de l’eau soit transparente, démocratique et qu’elle réponde aux besoins des gens, les hommes et les femmes doivent avoir voix au chapitre sur un pied d’égalité.
En cas de concurrence entre les usagers de l’eau, les pauvres et les femmes perdent souvent leur droit à l’eau. Les rôles que jouent les femmes et les hommes dans l’irrigation s’insèrent dans des relations sociales plus générales en ce qui concerne le droit à la terre et à l’eau, les autorités locales, l’héritage et d’autres sources de connaissances et de pouvoir. Si les idées, les opinions et les besoins des femmes ne sont pas pris en compte par les responsables des ressources en eau alors même qu’au fil des générations elles ont acquis des connaissances remarquables, leurs besoins spécifiques et ceux de leurs familles pourraient bien être négligés. (Source : documents ISP)
