Les anguilles passent l’essentiel de leur vie en eau douce et se reproduisent dans les Caraïbes. Mais leurs migrations dans les fleuves sont souvent entravées par des obstacles artificiels. Dans le Rhône français par exemple, les nombreux barrages hydroélectriques mettent en danger les petites anguilles lors de la montaison (remontée du cours d’eau) et les anguilles adultes lors de la dévalaison (descente vers la mer).
La Compagnie Nationale du Rhône (CNR), la société qui gère la partie française du fleuve, et l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea), vont mettre conjointement en place, durant les trois ans à venir, une expérimentation de grande envergure pour étudier les voies de franchissement de ces aménagements hydroélectriques.
Ce projet a pour objectif d’offrir des données fiables pour la sauvegarde de l’espèce et de mieux connaître son cycle de vie. Il s’agira notamment de capturer quelque 300 individus, de les marquer (avec des émetteurs) et d’équiper différents points de passage avec des hydrophones qui pourront détecter leur éventuel passage.