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2 février 2007.

Le thermomètre va monter : impacts sur les systèmes hydrologiques

Fin janvier début février, la presse internationale s’est (...)

Fin janvier début février, la presse internationale s’est largement fait l’écho des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et sur ses prises de positions adressées aux décideurs de la planète. D’où il ressort que l’homme est « très probablement » responsable du réchauffement climatique. Cette hausse des températures - de 1,8 à 4 degrés d’ici 2100 selon les divers scénarios – aura évidemment des conséquences sur le système hydrologique de la planète.

Réuni à Paris, ce groupe comptant plus de 500 scientifiques a mis un point final à une synthèse du premier volet de son 4e rapport destinée aux décideurs de la planète. Ses deux autres volets concernant l’impact du réchauffement et les actions à entreprendre pour y faire face seront publiés en avril et en mai prochains.

Grâce à la collecte de données de plus en plus précises et à des méthodes d’analyses plus performantes, les experts du GIEC affirment être en mesure de mieux comprendre la manière dont le climat change dans l’espace et le temps. Ils disposent par exemple « d’observations exhaustives des glaciers et de la couverture neigeuse depuis les années 1960 et du niveau de la mer et des calottes glaciaires depuis environ la dernière décennie ».

  • Les observations depuis 1961 montrent que la température moyenne de l’océan mondial a crû jusqu’à des profondeurs d’au moins 3000 mètres et qu’un tel réchauffement provoque une expansion de l’eau de mer et l’augmentation de son niveau.
  • Les décroissances généralisées des glaciers, de la couverture neigeuse et des calottes glaciaires ont contribué elles aussi à cette montée du niveau des eaux à raison de 1,8 millimètre par année de 1961 à 2003.
  • Les données recueillies par satellite depuis 1978 montrent que l’étendue annuelle moyenne de la glace arctique a rétréci de 2,7 % par décennie, avec une décroissance plus forte en été de 7,4 % par décennie.
  • Les températures au sommet de la couche de pergélisol (ou permafrost, c’est-à-dire le sol gelé en permanence) sont également à la hausse et la surface maximale de l’étendue saisonnière des terres gelées a décru d’environ 7 % dans l’hémisphère Nord depuis 1900.

DES SCÉNARIOS À PRENDRE AU SÉRIEUX

Toutes ces informations, si on les met ensemble, fournissent selon les experts une base de travail qui permet d’estimer la vraisemblance de nombreux aspects des changements climatiques à venir. S’agissant des conséquences sur les systèmes hydrologiques, on notera entre autres, que :

 Le niveau des mers pourrait monter en moyenne de 28 à 43 centimètres d’ici à 2100, à cause surtout de la dilatation thermique des eaux océaniques et, dans une moindre mesure, de la fonte des glaces.

 Le GIEC prévoit une diminution de quelque 80 à 90 % de la masse des glaciers d’ici la fin du siècle. Ce qui veut dire, concrètement, qu’il ne restera plus grand-chose des glaciers de l’arc alpin. En Suisse, seuls les plus importants, comme ceux d’Aletsch ou du Gorner, garderont sans doute encore quelques tronçons épars.

 Ce rétrécissement des glaciers aura évidemment des conséquences sur le régime des eaux et sur la production hydroélectrique. Comme la neige va fondre plus tôt, les cours d’eau connaîtront leurs plus grands débits dès le début du printemps et les barrages se rempliront également avec quelques semaines d’avance sur le calendrier actuel.

 Les précipitations (comme les périodes de chaleur) varieront davantage selon les saisons : 15% de plus en hiver, 25-30% de moins en été en Europe. Les chutes de neige devraient être plus rares au-dessous de 2000 mètres mais seront probablement plus abondantes qu’aujourd’hui compte tenu de l’augmentation des précipitations durant l’hiver.

 Étant donné que la violence des précipitations s’accroît dès lors que les flux d’air humide rencontrent des sols plus chauds, le GIEC prévoit une augmentation des pluies extrêmes (plus de 50 mm par jour), ce qui se traduira par davantage de risques de catastrophes naturelles, inondations et glissements de terrains. (bw)

Modifications de température, de niveau de la mer et de couverture neigeuse dans l’hémisphère Nord

Changements observés sur (a) la température en surface moyennée sur le globe ; (b) l’élévation moyenne globale du niveau de la mer obtenue à partir de données provenant de marégraphes (bleu) et de satellites (rouge) et (c) la couverture neigeuse de l’hémisphère Nord en mars et avril. Tous les changements sont relatifs aux moyennes correspondantes pour la période 1961-1990. (Figure SPM-3 extraite du Rapport).


Références

 Site du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) - Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC)
 Version française du Résumé à l’intention des décideurs (traduction non officielle sur le site du Ministère français de l’Ecologie et du Développement durable
 Dossier « Climat » du site de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV)




Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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