Au printemps 2005, les partis de gauche et plusieurs syndicats genevois avaient déposé 12’251 signatures à l’appui d’une initiative populaire cantonale, intitulée "Eau-énergie : notre affaire - respect de la volonté populaire", exigeant que l’approvisionnement et la distribution d’eau, de gaz et d’électricité soient un monopole public exercé par les Services industriels de Genève.
Après plusieurs péripéties parlementaires, l’approvisionnement en gaz a été exclu du propos, et le texte initial a été scindé en deux parties distinctes, l’une consacrée à l’eau, l’autre à l’électricité.
Alors que le socialiste Alberto Velasco estime qu’un monopole d’État est adéquat pour « garantir l’accessibilité de l’eau à chacun », le démocrate-chrétien Guillaume Brazzone a plaidé pour un système de concessions. Formule rejetée par Robert Cramer, Conseiller d’État en charge du Département du Territoire, car à ses yeux elle ne constituerait qu’un montage juridique sans réelle reconnaissance d’un monopole de droit. « Si, dit-il cité par Le Courrier, un opérateur privé se présentait et exigeait de pouvoir lui aussi distribuer de l’eau nous serions bien embêtés sur le plan du droit pour refuser ».
Au final de la procédure parlementaire, une majorité de députés (55 sur 100) s’est donc prononcée en faveur de l’initiative sur le monopole public de l’eau, 18 députés de la droite ont défendu le statu quo (c’est-à-dire le maintien d’un système de concessions) et 3 élus se sont abstenus. Par contre l’initiative sur le monopole de l’électricité a été rejetée.
Les deux projets de nouveaux articles constitutionnels seront, dans les mois qui viennent, soumis au verdict des citoyens du Canton. (Source : presse genevoise)
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