Les quatre chercheurs qui viennent de publier les résultats de leur étude dans la revue Scientific Reports (*) ont recueilli 31 échantillons d’eau dans onze sites disséminés le long des 820 kilomètres du Rhin entre Bâle et Rotterdam. Ils ont trouvé des microplastiques dans tous ces échantillons mais à des concentrations variables pour une moyenne de 892’777 particules par kilomètre carré. Toutefois ces chiffres sont sans doute loin de la réalité car ils ne prennent pas en compte les particules emprisonnées dans les sédiments.
Les plus faibles concentrations moyennes ont été relevées entre Bâle et Mayence (202’900), les plus fortes dans le secteur de la Ruhr (plus de 2,3 millions), et les valeurs maximales (3,9 millions) à Rees, ville allemande située non loin de la frontière néerlandaise. En comparaison, les concentrations relevées dans les lacs suisses les plus pollués – Lac Léman et Lac Majeur – affichent quelque 220’000 particules par km2. Le Rhône à Genève présente également une charge largement plus faible que celles du Rhin.
Ces microplastiques, qui peuvent flotter sur de très longues distances et dont la taille varie entre 0,3 et 5 millimètres, ont des formes diverses : fibres, fragments résiduels ou microbilles de matières plastiques de tous types utilisées dans des produits industriels ou commerciaux comme des emballages ou des objets décoratifs, voire dans la construction automobile. Mais il est souvent très difficile d’identifier la source précise de ces pollutions.
(*) Thomas Mani, Armin Hauk, Ulrich Walter & Patricia Burkhardt-Holm, "Microplastics profile along the Rhine River", Scientific Reports, (2015). Voir aussi l’article en ligne (en allemand) sur le site de l’Université de Bâle