Dans un communiqué publié à Berne, les promoteurs de cette campagne nationale reconnaissent qu’il leur est difficile de concevoir qu’au 21e siècle, 2.6 milliards de personnes, soit environ 40% de la population mondiale, en demeurent encore totalement dépourvus. Les lieux d’aisance n’ont pourtant rien d’un luxe quand on sait qu’un enfant de moins de 5 ans meurt toutes les 20 secondes, affaibli par une grave diarrhée ou d’autres maladies liées directement au manque d’assainissement, d’hygiène et d’eau potable. Au cours des dix dernières années, le nombre d’enfants emportés par ce désastre silencieux a ainsi dépassé celui des victimes de tous les conflits armés depuis 1945.
Il n’est pas question que la Suisse reste indifférente non seulement à la campagne mondiale lancée par l’ONU, mais aussi et surtout aux engagements pris dans le cadre des Objectifs du Millénaire, à savoir : réduire de moitié la population sans accès à un assainissement de base d’ici à 2015. La campagne menée au niveau suisse aura pour objectifs principaux de sensibiliser la population aux conditions déplorables auxquelles est confronté quotidiennement un tiers de l’humanité, mobiliser des investissements, rappeler l’importance historique mais aussi les défis à venir de l’assainissement et de l’hygiène en Suisse.
Tirer la chasse de l’indifférence
Comment expliquer que cette bataille ait été laissée jusqu’ici dans une telle indifférence alors que tout un chacun sait que l’assainissement est indissolublement lié à la santé, à l’intimité et à la dignité des êtres humains, au développement social et au respect de l’environnement ? Après tout, rappellent les partenaires de cette campagne nationale 2008, le paradis sanitaire qu’est aujourd’hui la Suisse a connu des conditions d’hygiène exécrables jusqu’en 1850.
C’est à cette époque que commencent les investissements colossaux en assainissement qui changeront définitivement la vie quotidienne des Suisses, obligés de vivre jusque-là dans la puanteur fécale et sous la menace constante des maladies liées à l’eau. Cette situation confortable ne doit cependant pas faire oublier que l’assainissement, rempart majeur de la santé publique, est un chantier permanent et sensible. Sans efforts continus dédiés au maintien, au développement et à la modernisation des infrastructures existantes, celles-ci ne pourraient plus remplir leur fonction de prévention de maladies. (Source : communiqué)