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avril 2009.

La Dombes et ses mille et un étangs

Balade dans l’une des zones humides les plus réputées d’Europe (...)

Balade dans l’une des zones humides les plus réputées d’Europe occidentale (Département de l’Ain, France).

Située à quelques kilomètres au nord-est de Lyon, la Dombes repose sur un plateau de débris minéraux d’anciennes moraines, fait de sable, de galets et d’argiles imperméables. Pendant longtemps, cette région n’a ressemblé qu’à un vaste terrain marécageux alimenté par les pluies et les eaux de ruissellement. Vers le XIe siècle, des moines ont commencé à la défricher et à l’assainir.

Quelques siècles plus tard, de nombreux plans d’eau artificiels seront créés pour les besoins de la pisciculture, non sans poser de sérieuses alertes au paludisme. Aujourd’hui, la Dombes compte quelque 1’200 étangs aménagés de main d’homme, peu profonds (un à deux mètres), d’une surface totale dépassant les 10’000 hectares, gérés et exploités selon un rythme régulier qui combine des périodes d’élevage de poisson (évolage) et de culture céréalière (assec).

Photos © aqueduc.info




Infos complémentaires

Dans la Dombes, les étangs présentent un fond en pente douce qui permet de les vidanger lentement grâce à un réseau de biefs. Ils sont souvent regroupés en une série de bassins voisins fonctionnant comme des vases communicants selon un schéma amont-aval.

En automne, les étangs sont vidés. Une partie du poisson (carpes, brochets et autres gardons) est destinée au marché local et à l’exportation, l’autre au repeuplement des étangs. Sans oublier les grenouilles qui figurent en bonne place sur toutes les cartes des restaurateurs dombistes. Une fois vidé, le thou (voir ci-contre) est refermé et l’étang retrouve peu à peu son eau. Certains sont cependant laissés à sec : plus tard ils seront labourés et transformés en champs de maïs, de blé ou d’avoine avant d’être à nouveau remis en eau, empoissonnés, et ainsi de suite.

La Dombes, et pour cause, est aussi une région abritant de très nombreux oiseaux, sédentaires et migrateurs. Ses étangs, avec leurs jonchaies et leurs roselières, servent toute l’année de refuge aux colverts, foulques, grèbes, sarcelles, hérons et autres espèces plus rares. Le Parc des Oiseaux de Villars-les-Dombes est l’un des aménagements ornithologiques les plus riches d’Europe. (bw)


Petit lexique des étangs de la Dombes


THOU : aménagement de maçonnerie (parfois de bois) placé au milieu de la chaussée (voir plus bas) et qui permet de gérer les niveaux d’eau et les vidanges de l’étang. Il se compose de deux colonneaux, supportant un chapeau, percé en son milieu pour laisser passer une dagne, grande tige qui par l’intermédiaire d’un boulon, permet d’actionner la montée ou la descente de la bonde, sorte de vanne ou martelière installée au pied du thou. Deux bras construits en forme de V devant le thou facilitent l’évacuation de l’eau vers l’œil et la bachasse (respectivement orifice et canal d’écoulement).
* Le mot thou, ou tou, selon le Dictionnaire du français régional de l’Ain, viendrait du latin tubus désignant un conduit ou un canal (tô ou teu, en patois régional).

MAIS AUSSI …

Bief : fossé creusé en travers de l’étang pour drainer l’eau vers le thou
Chaussée : digue étanche qui ferme le bassin dans sa partie basse et retient l’eau de l’étang
Daraise : grille qui empêche le poisson de sortir de l’étang
Ébie : ouverture aménagée latéralement en bas d’étang servant à évacuer naturellement le trop-plein
Embie : ouverture destinée au remplissage de l’étang dans sa partie haute, à la prise d’eau
Gour : petite mare aménagée en contrebas de la chaussée pour récupérer les poissons qui ont passé le thou
Pêcherie : partie basse de l’étang, en forme de cuvette proche du thou, où l’on récupère le poisson au moment de la vidange
Queue : partie haute de l’étang


Quelques liens utiles

www.ifrance.com/etangs
ladombes.free.fr
www.villars-les-dombes.com
www.parcdesoiseaux.com

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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