Les chercheurs, qui publient les résultats de leurs études dans la revue "Geophysical Research Letters", ont compilé une dizaine de milliers de données enregistrées pendant un siècle sur l’évolution de trente glaciers suisses, des photos et des relevés topographiques. Ils ont constaté que durant cette période ils ont perdu environ 13 kilomètres cubes de glace (soit un tiers de leur volume de l’époque) et à des vitesses variables, mais aussi, et surtout, que des courants dans l’Atlantique Nord contribuaient à la fonte des masses de glace.
Ils ont comparé ces données avec ce que les experts appellent l’oscillation multidécennale de l’Atlantique (AMO), un phénomène climatique naturel mal connu qui se traduit par une variation de la température de surface dans le nord de l’Océan Atlantique sur un rythme d’une soixantaine d’années. Si l’on suppose que cela influence probablement le climat, on a constaté aussi une certaine concordance entre les courbes de variations des glaciers et celles de l’oscillation atlantique.
Actuellement, disent les experts, les conditions climatiques dans l’Atlantique accélèrent la fonte des glaciers. Ils estiment que sur la dernière décennie, la moitié de la perte de volume des glaciers suisses peut être attribuée à ce phénomène. La situation pourrait s’inverser sur l’Atlantique dans les trente prochaines années, mais cela n’augmentera pas la masse glaciaire, compte tenu de l’influence des activités humaines sur le climat. Tout au plus peut-on s’attendre à un ralentissement de la fonte. (Source : "Geophysical Research Letters" et agences)