Le thème retenu cette année pour la traditionnelle Journée mondiale de l’eau du 22 mars a pour but d’attirer l’attention du grand public comme des décideurs sur les défis de la gestion de l’eau dans les villes, ainsi que sur les impacts qu’exercent sur les réseaux d’eau urbains la croissance démographique rapide, l’industrialisation, les changements climatiques, les conflits et les catastrophes naturelles.
Les Nations Unies rappellent à ce propos que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité la majorité de la population vit dans des villes et que l’urbanisation du monde se poursuit sur un rythme exceptionnel. La raison en est non seulement l’accroissement naturel de la population, mais aussi l’exode rural et le reclassement des zones rurales en zones urbaines. Et vu que cette croissance démographique urbaine est plus rapide que le développement des infrastructures, les bidonvilles eux aussi ne cessent de se multiplier et de s’agrandir dans les pays les plus démunis.
C’est dans les services d’eau, de l’assainissement et de la gestion des déchets que les sous-investissements se révèlent les plus flagrants. Le taux de couverture des réseaux de distribution d’eau est à la baisse en de nombreuses agglomérations, les populations pauvres sont les plus affectées par les déficiences des services de distribution et ce sont elles qui de façon paradoxale paient les prix les plus élevés pour avoir accès à de l’eau.
Dans les pays en développement, les municipalités qui ont trouvé des solutions durables en matière d’assainissement urbain sont peu nombreuses : les services publics sont trop souvent dans l’incapacité d’agrandir les réseaux d’égouts dans les bidonvilles ou de traiter la totalité des eaux usées qu’ils récupèrent. L’élimination des déchets solides représente elle aussi une menace croissante pour la santé et l’environnement.
Les villes sont certes difficiles à gérer et les modes de gestion varient selon les différents types d’environnements urbains. Mais c’est aussi dans les villes, plus qu’ailleurs, que l’on peut mettre en œuvre les moyens efficaces d’entretien et de développement des infrastructures, y compris les services de distribution d’eau, d’assainissement et de traitement des déchets.
La principale opportunité qui s’offre aux municipalités dans leurs politiques de gestion urbaine est d’accroître les possibilités de recyclage des eaux usées et des déchets. On dispose aujourd’hui de technologies de plus en plus efficaces de traitement qui, lorsque les villes y recourent, permettent de réduire les risques de pollution de l’environnement à l’aval des fleuves et des rivières.
Les changements climatiques affectent également l’eau en milieu urbain, en quantité et en qualité, à cause notamment des inondations, des sécheresses ou des catastrophes naturelles. Les impacts de ces variations du climat se traduisent également par une plus grande complexité des interventions techniques, par des dysfonctionnements dans la distribution et donc aussi par une augmentation du coût des services d’eau et d’assainissement. On s’attend aussi à ce que les changements climatiques et les événements naturels extrêmes provoquent de nouveaux mouvements migratoires vers les zones urbaines et, par voie de conséquence, une pression encore plus forte sur les systèmes urbains. (Source : informations Nations Unies)