Le projet prévoit la réalisation d’une galerie de 7 m de diamètre et de 9 km de long reliant le lac artificiel de Schiffenen à celui de Morat, soit une différence d’altitude de 100 m, et la construction d’une centrale hydroélectrique souterraine proche de Morat. Le doublement de la hauteur de la chute d’eau du barrage, qui passera de 43 à 94.5 mètres dans l’usine souterraine, permettra un supplément de production de l’ordre de 140 GWh/an. Après turbinage, les eaux de la Sarine seront restituées au lac de Morat.
Une seule des trois turbines actuellement en activité au barrage de Schiffenen sera encore utilisée pour maintenir le débit de base de restitution de l’eau dans la Sarine, soit 5 mètres cube par seconde (le minimum légal est de 3,9 m3/s). Comme les centrales bernoises exploitées en aval de Schiffenen recevront moins d’eau pour leur turbinage, une compensation financière ou énergétique devra être accordée au canton voisin.
Ce projet, qui nécessitera un investissement de quelque 350 millions de francs, s’inscrit dans le cadre de la stratégie du Groupe E qui doit garantir la sécurité d’approvisionnement et répond aux attentes de la politique énergétique fribourgeoise qui vise à davantage d’autonomie. Il va également dans le sens de la Stratégie énergétique 2050 du gouvernement fédéral qui, dans le contexte de la sortie du nucléaire, prévoit notamment une augmentation progressive de la production hydroélectrique indigène.
Le projet Schiffenen-Morat présente également un intérêt écologique important puisqu’il devrait d’une part atténuer les variations de débit et les éclusées en aval du barrage et diminuer le risque de crues et d’inondations dans le Seeland bernois.
Des études environnementales, techniques et géologiques complémentaires sont en cours. Si le projet Schiffenen-Morat est retenu, sa construction pourrait débuter au plus tôt en 2019 pour une durée de cinq ans au moins. Dans le cas contraire, d’autres mesures devront être prises (élargissement du lit de la rivière, bassins de compensation, canal de dérivation des eaux turbinées par exemple) pour répondre aux exigences légales en matière de protection des cours d’eau, ce qui toutefois exclurait la possibilité d’augmenter la production d’électricité. (Source : Groupe E).
– En savoir plus sur le site groupe-e.ch