Le premier objectif - espace suffisant -part d’un constat facile à faire : la plupart des cours d’eau sont trop souvent confinés dans des limites trop étroites alors qu’ils devraient avoir assez de place pour évoluer naturellement au fil des saisons. D’où ce principe : " retenir l’eau si possible, la laisser s’écouler si nécessaire ".
Garantir un débit suffisant des cours d’eau est un autre impératif vital : il y va de la pérennité des habitats dont dépendent un grand nombre d’espèces animales et végétales, dans les cours d’eau et sur leurs rives. Il s’agit alors de retrouver un régime hydrologique proche de l’état naturel.
Enfin, l’objectif de la qualité ne pourra être atteint que si l’on réduit les quantités de substances polluantes, de nutriments et de toxiques de toutes sortes qui polluent les cours d’eau. Cela ne pourra pourtant se faire que si l’on s’attaque directement à la source des nuisances.
Zones-tampons et autres stratégies-modèles
Il existe déjà, dans toute la Suisse, des dizaines de cours d’eau revitalisés grâce au système des zones-tampons. Une ordonnance fédérale sur les substances interdit en effet l’application d’engrais et de produits phytosanitaires sur une bande d’une largeur de trois mètres au bord des eaux de surface. Mais rien n’empêche évidemment que cette disposition minimale soit élargie.
Pour illustrer les différentes mesures que pourraient prendre cantons et communes, la brochure des quatre offices fédéraux met en exergue quelques initiatives susceptibles de servir de modèles :
-* le canton de Genève s’est vu attribuer en 2001 le Prix suisse des cours d’eau : grâce à des accords frontaliers, appelés contrats de rivières, Genève, nous dit-on, assure de manière cohérente et globale la revitalisation de nombreux ruisseaux et rivières, à l’image entre autres de l’aménagement des Teppes de Verbois, en aval du barrage
- les cinq cantons traversés par la Thur, au nord-est de la Suisse, entendent en faire une "rivière d’avenir pour l’homme, pour la nature et pour le paysage" : ensemble ils veulent définir tout au long des 127 kilomètres de cette rivière un espace différencié qui tienne compte des dangers potentiels de crues et de l’utilisation du sol, et qui soit véritablement contraignant pour les propriétaires fonciers
- le canton de Lucerne, en Suisse centrale, fait également œuvre de pionnier dans son plan d’aménagement du territoire parcouru par la Petite Emme sur une trentaine de kilomètres : aucun critère important n’a été oublié au moment d’établir la liste des interventions nécessaires ou possibles, comme la démolition d’ouvrages, la création de passes à poissons ou de rivières de contournement.
(*) "Idées directrices" - Cours d’eau suisses
Pour une politique de gestion durable de nos eaux", 12 pages, brochure diffusée gratuitement par les Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), Office fédéral des eaux et de la géologie (OFEG), Office fédéral de l’agriculture (OFAG) et Office fédéral du développement territorial (ARE)
Disponible en document pdf (1050 kB) sur le site de l’Office fédéral de l’environnement