Le rendez-vous de Florence avait donné lieu à un foisonnement de propositions afin - comme aime à dire le professeur Riccardo Petrella, l’une des chevilles ouvrières du Contrat mondial de l’eau - de traduire l’utopie dans les réalités concrètes.
Le mouvement est certes encore embryonnaire, ses moyens sont limités, et les associations qui s’y sont déjà ralliées ne prétendent pas avoir le monopole de la lutte pour une gestion durable de l’eau au bénéfice de tous les peuples de la planète.
Le Forum alternatif mondial de l’eau se veut au contraire un lieu ouvert à tous ceux que préoccupent d’une part les inégalités et les injustices en matière d’accès à l’eau, et d’autre part les privatisations et la marchandisation de l’eau.
D’où la recherche de synergies entre les mouvements, associations, organisations de la société civile, milieux politiques, académiques et économiques qui partagent les mêmes interrogations et revendications.
Poursuivre les objectifs fixés en 2003
Cette deuxième édition du Forum alternatif mondial de l’eau de Genève va sans aucun doute reprendre à son compte les principes fondateurs du rendez-vous de Florence, à savoir :
– la reconnaissance de l’accès à l’eau, en quantité et qualité suffisantes à la vie, comme un droit humain fondamental
– la reconnaissance de l’eau comme un bien commun de tous les êtres humains et de toutes les espèces vivantes de la planète
– le devoir des collectivités publiques d’assurer le financement des investissements nécessaires à l’application de ce droit à l’eau et à son usage durable
– la participation démocratique des citoyens à la définition et à la mise en œuvre de la politique de l’eau, du niveau local au niveau mondial.
Pour un véritable service public mondial de l’eau
Mais le Forum de Genève veut aller plus loin que les principes et poursuivre le débat de fond sur les moyens de faire progresser l’idée d’un véritable service public de l’eau à l’échelle mondiale.
Cela passe entre autres, disent ses initiateurs, par l’élaboration d’une Convention internationale de l’eau "qui élève explicitement et formellement l’accès à l’eau potable au rang de droit de l’homme et des générations futures".
Ou encore par une structure de gouvernance mondiale de l’eau impliquant de manière représentative les échelons local, régional, national et international, sous la forme par exemple d’un "parlement mondial de l’eau".
Le Forum de Genève devrait être aussi l’occasion de dresser un bilan des actions menées ces dernières années sur toutes les latitudes pour la défense de l’eau comme bien public. Et d’aborder aussi quelques-unes des nombreuses questions que pose la gestion publique de l’eau (financements, contrôles démocratiques, partenariat, solidarités, accords internationaux, etc.). (bw)