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17 octobre 2017.

France : le S.Eau.S de l’UFC-Que Choisir

L’UFC-Que Choisir, la principale association française de (...)

L’UFC-Que Choisir, la principale association française de défense des consommateurs, dresse un bilan "catastrophique" des conséquences pour les ressources en eau de décennies de pratiques agricoles "productivistes" et dénonce l’inaction des pouvoirs publics. L’association lance une pétition tous publics pour réclamer une réforme en profondeur de la politique de l’eau en France et la stricte application du principe "préleveur-pollueur-payeur".

En 2005, l’UFC-Que Choisir dénonçait déjà la progression inquiétante des pollutions des ressources aquatiques et le caractère inéquitable des taxes renchérissant le prix de l’eau potable, réclamant alors un soutien des modes de production agricole respectueux de l’environnement. Douze ans plus tard, elle déplore des dégradations environnementales toujours aussi massives, sinon plus désastreuses au vu de ses constats :

 Les eaux sont plus polluées que jamais : dans la moitié du territoire français et dans le tiers des nappes phréatiques, les pesticides sont présents à des doses supérieures à la norme autorisée dans l’eau potable.
 Les pratiques agricoles toujours aussi intensives : non seulement les quantités d’engrais à l’origine des nitrates n’ont pas baissé en vingt ans, mais l’irrigation s’est également développée dans les zones les plus touchées par les restrictions d’utilisation d’eau.
 La politique actuelle de l’eau pénalise les consommateurs : plutôt que d’inciter les agriculteurs à modifier leurs pratiques, elle fait payer aux usagers, par le biais de leur facture d’eau, la réparation des dommages causés à l’environnement et viole ainsi de manière flagrante le principe ‘préleveur-pollueur-payeur’.
 La gouvernance de l’eau défend les intérêts agricoles : les acteurs liés à la défense des intérêts agricoles, sur-représentés dans les structures régionales et locales censées piloter la politique de l’eau, privilégient des mesures curatives de dépollution des eaux contaminées plutôt que de s’attaquer à l’origine des pollutions.
 L’État viole le principe fondateur des agences qui veut que ‘l’eau paye l’eau’ : non seulement il procède chaque année depuis 2014 à des ponctions présentées comme exceptionnelles, mais le projet de Loi de finances 2018 concocté par le gouvernement prévoit désormais un prélèvement annuel de 300 millions d’euros (soit 15 % du budget des agences de l’eau) sans lien direct avec la gestion de l’eau.

L’UFC-Que Choisir exige donc une réforme urgente de la politique de l’eau dans les agences de bassin qui permette une stricte application du principe « préleveur-pollueur-payeur », la mise en place de véritables mesures de prévention des pollutions agricoles, une aide à la reconversion vers des cultures moins consommatrices d’eau et de pesticides, ainsi que l’arrêt des ponctions de l’Etat sur le budget des agences de l’eau. Forte d’un réseau de quelques 150 associations locales, elle souhaite également que son S.Eau.S. soit entendu des consommateurs et veut les mobiliser par le biais de sa pétition intitulée : ‘Ressource aquatique –STOP à la gabegie !’.

 Le site web de l’association UFC-Que Choisir
 Lire l’étude : Préservation de la ressource aquatique : l’UFC-Que Choisir lance un S. Eau S. !



Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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