Techniquement parlant, il s’agira d’aménager une canalisation d’une soixantaine de kilomètres le long de l’autoroute AP-7. D’un coût dépassant les 100 millions d’euros, cet ouvrage devrait être opérationnel dès l’automne prochain. En fait, il prolongera le mini-transvasement déjà installé entre l’Ebre et Tarragone, ville située à une centaine de kilomètres au sud de Barcelone.
Le quotidien « La Vanguardia », cité par « Courrier International », explique que grâce à cette solution d’urgence, « le gouvernement et la région de Catalogne espèrent éviter que Barcelone et sa zone métropolitaine étendue, dans laquelle vivent 5,5 millions de personnes, ne souffrent de coupures d’eau qui seraient inévitables en octobre s’il ne pleut pas d’ici-là (…) Ils espèrent également que le montage technique de cet accord permettra d’empêcher une nouvelle guerre de l’eau en Espagne, déclenchée par de nouvelles demandes de transvasement faites par d’autres régions (...). Si les deux administrations avaient réglé cette question plus rapidement et en avaient moins discuté publiquement, certains des problèmes politiques qui ne vont désormais pas manquer d’apparaître auraient pu être évités. »
En Espagne, la gestion des fleuves et des rivières relève de la compétence de l’État central. Jusqu’à présent, le gouvernement de José Luis Zapatero s’était fermement opposé à tout transfert d’eau des fleuves, jugeant cette solution d’aberration écologique. Cette brèche politique pourrait relancer les discussions autour du fameux Plan hydrologique national élaboré par l’ancien gouvernement conservateur de José Maria Aznar et enterré par les socialistes lors de leur retour au pouvoir après les élections législatives de mars 2004. L’idée de détourner des eaux du Rhône vers Barcelone et la Catalogne faisait également partie de ce vaste projet. (Sources : agences et presse espagnole)