On est loin de tout savoir sur cet écosystème complexe que constitue le plus grand des lacs alpins, soumis à une forte pression démographique : un million et demi d’habitants vit à ses abords et la moitié d’entre eux en dépendent pour leur approvisionnement en eau potable. Beaucoup reste à faire pour mieux comprendre la géologie du Léman, sa physique et sa biologie, et pour mieux mesurer aussi, par exemple, le comportement et l’impact des substances polluantes, des micropolluants en particulier. Les réponses aux questions posées sur ces différents thèmes ne font pas encore vraiment l’unanimité.
C’est l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) qui coordonnera ce programme qui devrait durer plus de deux mois (de juin à août 2011) et regroupera des instituts de recherche suisses, français, britanniques, russes et américains (*). Son financement sera principalement assuré par la société Ferring Pharmaceuticals, dont le siège international est basé à Saint-Prex, l’une des communes riveraines du Léman.
Grâce également à l’entremise du Consulat de Russie à Lausanne, deux submersibles MIR seront mis à disposition des scientifiques, qui pourront ainsi explorer les fonds du lac, jusqu’à 300 mètres de profondeur, mener quelques expériences de terrain et recueillir les données nécessaires, en nombre et en précision, pour planifier une meilleure protection de ce milieu lacustre.
L’embouchure du Rhône est l’une des zones qui intéresse le plus les chercheurs. Les sédiments drainés par le fleuve forment des canyons sous-lacustres dont la hauteur peut atteindre une trentaine de mètres : leur exploration permettra sans doute de mieux comprendre cet environnement instable, aussi spectaculaire que méconnu. (Source : information EPFL)
(*) elemo comprendra une quinzaine d’équipes de chercheurs issus de l’EPFL, des Universités de Genève, de Neuchâtel, de Haute-Savoie et de Newcastle, de l’Institut suisse de recherches aquatiques EAWAG, de l’INRA de Toulouse, du CNRS français, de l’Académie russe des sciences et du Woods Hole Oceanographic Institute. Le programme s’est également assuré la collaboration de Anatoly Sagalevitch, membre de l’Académie russe des sciences et chef d’expédition pour de nombreuses missions réalisées à bord des submersibles MIR, notamment en Arctique ou dans le lac Baïkal.