La force hydraulique est la source d’électricité la plus importante en Suisse : plus de 1300 centrales hydroélectriques produisent environ 57 % de l’énergie électrique du pays en utilisant la presque totalité (95 %) du potentiel des cours d’eau.
Cette force hydraulique constitue une ressource renouvelable qui ne nuit pas au climat et présente donc des avantages écologiques, mais elle a également un impact négatif sur les cours d’eau : les captages et les barrages font obstacle à la migration des poissons et d’autres organismes et entravent le charriage de sédiments.
Entre le lieu de prélèvement de l’eau et celui de sa restitution, il ne subsiste souvent qu’un mince fil d’eau qui modifie le paysage et prive les espèces tributaires d’un écoulement suffisant de leur milieu naturel. C’est ce qu’on appelle un tronçon à débit résiduel, lequel peut mesurer plusieurs kilomètres.
À l’époque où la majorité des centrales hydroélectriques a été construite et mise en service, on ne se souciait guère de protection de l’environnement et des eaux et on ne disposait d’aucune base légale pour protéger les cours d’eau contre une exploitation trop intensive. Cette exploitation intensive a conduit au morcellement, voire à la destruction, des milieux aquatiques.
Ce n’est qu’en 1975 que le principe du maintien de débits résiduels appropriés a été inscrit dans la Constitution fédérale et en 1992 qu’une votation fédérale a entériné la loi imposant aux producteurs d’hydroélectricité l’obligation d’observer des débits résiduels suffisants.