Annoncés par la NASA et publiés dans la revue scientifique américaine "Water Resources Research", les résultats de cette recherche constituent l’une des premières évaluations exhaustives hydrologiques du bassin versant du Tigre et de l’Euphrate. Étant donné qu’il est difficile de recueillir des données directement sur le terrain, c’est grâce au système satellitaire GRACE (Gravity Recovery And Climate Experiment) (*) que ce travail a pu être mené à terme.
Selon Jay Famiglietti, professeur d’hydrologie à l’Université de Californie à Irvine et principal auteur de cette étude, "les données recueillies grâce au système GRACE montrent une baisse alarmante des réserves totales d’eau dans les bassins du Tigre et de l’Euphrate : c’est, après l’Inde, la déperdition d’eau douce souterraine la plus rapide de la planète".
Le chercheur américain souligne au passage que la sécheresse de 2007 a été de ce point de vue particulièrement néfaste et que pendant ce temps la demande d’eau douce ne cesse de croître.
À quoi s’ajoutent d’une part la forte probabilité que les changements climatiques auront pour conséquence dans les années à venir une diminution des précipitations, et d’autre part le manque de coordination entre les États directement concernés : la Turquie détient l’essentiel des clefs du problème, puisqu’en multipliant les barrages sur le Tigre et l’Euphrate, elle fait peser de lourdes menaces sur l’approvisionnement en eau des pays d’aval que sont la Syrie et l’Irak. (Source : NASA / University of California, Irvine)
(*) En mars 2002, la NASA et l’Agence spatiale allemande (DLR) ont initié une mission spatiale conjointe, baptisée GRACE et mis sur une même orbite un couple de petits satellites, Tom et Jerry, extrêmement sensibles aux variations de gravité terrestre et travaillant de manière complémentaire. Ce système repose sur la mesure des modifications de distance entre les deux satellites et la combinaison de ces données avec leur position par rapport à la surface de la Terre.
– Sur le même thème, voir "Les nappes phréatiques de la planète globalement à la baisse", (aqueduc.info, décembre 2011)