Une juge de district de l’État du Michigan, aux États-Unis, a validé la décision d’allouer quelque 626 millions de dollars aux victimes de l’empoisonnement massif causé en 2014 dans la ville de Flint par la contamination au plomb de son réseau d’eau potable. Cet octroi d’indemnités, annoncé en août 2020, avait depuis lors fait l’objet d’âpres et longues négociations avant d’obtenir l’aval de la justice américaine.
Cet accord prévoit que 80 % du montant des dédommagements iront à celles et ceux qui avaient moins de 18 ans au moment des faits, et en particulier aux enfants de moins de 6 ans. Les 20 % restants iront aux habitants qui avaient porté plainte notamment pour des atteintes durables à leur santé, pour des dommages matériels ou la perte de revenus.
Pour mémoire [1] ce qui est considéré aujourd’hui comme la plus grave catastrophe environnementale qu’ont jamais connue les États-Unis, avait pour origine la décision de l’État du Michigan, par mesure d’économie, de s’approvisionner en eau dans la rivière Flint plutôt que dans le lac Huron. Mais, faute de prévention suffisante, cette eau polluée avait entrainé une forte corrosion du réseau et la dissémination de plomb dans les canalisations par ailleurs vétustes, exposant les habitants à de graves dangers de légionellose et de saturnisme (intoxication parfois chronique par le plomb). À noter que depuis lors, la ville de Flint a également bénéficié de fonds étatiques et fédéraux pour réparer et renouveler son réseau d’eau. (bw)