C’est que les neuf États riverains doivent aujourd’hui faire face à de nombreux problèmes quant à la gestion de cette ressource commune : effets du changement climatique, pression démographique, réduction des zones de pêche, désintégration de l’écosystème, etc. En même temps, le fleuve offre un énorme potentiel de développement économique pour l’agriculture, l’élevage, la production énergétique, sans parler de l’approvisionnement en eau potable. Autant de raisons qui postulent en faveur d’une solidarité accrue.
C’est cela qui, en 1980, avait poussé les États riverains à mettre en place une ‘Autorité du bassin du fleuve Niger’ (ABN, avec siège à Niamey). En 2008, face aux défis croissants, ils avaient adopté une "Charte de l’eau" ainsi qu’un ambitieux programme financier de cinq milliards et demi d’euros (*). Mais cela n’aura pas suffi et les problèmes s’amplifient tout en rendant les États de plus en plus interdépendants : il faut davantage de concertation, de coopération, voire d’intégration.
Quand le président malien Amadou Toumani Touré parle d’un ‘fleuve trait d’union’ entre les régions de son pays, la formule pourrait s’appliquer également aux neuf pays membres de l’ABN, même si la répartition de ses rives est fort inégale (le Mali, le Niger et le Nigeria totalisent à eux seuls plus des trois quarts du cours du fleuve).
Quant à la Fondation Chirac (2), qui s’est donné pour tâche d’accompagner des projets fédérateurs, elle entend, par l’organisation de ce Forum de Bamako, promouvoir des solutions opérationnelles, des financements novateurs et des actions de terrain exemplaires pour répondre aux défis de l’accès à l’eau et à l’assainissement. Cela passe par le renforcement de la coopération transfrontalière pour la gestion concertée et durable du fleuve. (Sources : Fondation Chirac, gouvernement malien)
(1) Lire l’article Sommet, charte et plan financier pour sauver le fleuve Niger (aqueduc.info, 1er mai 2008)
(2) Le site de la Fondation Chirac
– Lire aussi : “Bassin du fleuve Niger : le défi de la gestion solidaire”, sur le portail officiel du gouvernement malien