1936. Le gouvernement suisse crée un ‘Bureau de conseil de l’EPF pour l’épuration des eaux usées et l’alimentation en eau potable’ dont l’activité repose alors sur trois personnes : un chimiste, un ingénieur et un biologiste. À l’époque, la majeure partie des eaux usées, à peine épurées, au mieux mécaniquement, était déversée dans les rivières. Dix ans plus tard, cette première cellule qui a passé à 24 collaborateurs devient ‘l’Institut fédéral pour l’aménagement, l’épuration et la protection des eaux’ (‘Eidgenössischen Anstalt für Wasserversorgung, Abwasserreinigung und Gewässerschutz’, d’où son nom abrégé : Eawag).
Il vaut la peine de mesurer le chemin parcouru en trois quarts de siècle par cet Institut qui emploie aujourd’hui plus de 400 personnes. Au début, il s’intéressait principalement au dimensionnement des installations d’alimentation, des stations d’épuration et des canalisations. Dans les années 1940, le domaine de la recherche s’ouvre à l’exploration des ressources en eaux souterraines et, sur le terrain, aux mécanismes de purification des eaux d’infiltration par les sous-sols. De leur côté, les ingénieurs se lancent dans l’expérimentation de différentes méthodes de désinfection.
Une compétence internationalement reconnue
Plus tard, l’Eawag va également s’orienter vers les techniques d’analyse des traces de substances les plus infimes. Au fil des ans il affinera, dans le vaste domaine de l’eau, une compétence interdisciplinaire qui dépasse largement les frontières nationales. Ses activités portent non seulement sur la recherche scientifique, mais aussi sur l’enseignement et la formation continue, le conseil et le transfert de savoir.
Quelques exemples illustrant l’un ou l’autre des champs de recherche de l’Eawag :
– Il y a plus de vie dans l’eau potable qu’on ne l’imaginait : grâce à de nouvelles techniques de recherche (notamment le développement de la cytométrie en flux), on sait aujourd’hui que l’eau potable même la plus propre contient beaucoup plus d’organismes vivants que n’en détectaient les anciennes méthodes d’analyse, à savoir : non pas 100, mais 100’000 germes viables par millilitre. Ce qui, aux yeux des chercheurs, n’est pas forcément un motif d’inquiétude, car, disent-ils, ce n’est que dans une eau potable biologiquement stable que des bactéries inoffensives empêchent la prolifération des bactéries pathogènes.
– La rentabilité des stations d’épuration ne dépend pas forcément de leur grandeur : bon nombre des plus de 4’000 usines que compte la Suisse pour le traitement des eaux usées ont été construites dans les années 1970 et doivent être aujourd’hui réhabilitées. L’Eawag étudie la possibilité de recourir à des unités décentralisées de petite taille, capables de réagir de manière plus souple à la croissance démographique comme aux changements climatiques, et offrant également des moyens de recyclage des nutriments avec une plus grande efficacité énergétique.
– Rétablir l’interconnexion des écosystèmes aquatiques : des études de l’Eawag ont montré il y a une trentaine d’années déjà que la correction des cours d’eau et l’implantation d’obstacles artificiels dégradaient les écosystèmes aquatiques et entraînaient l’éradication d’espèces rares. L’Institut peut aujourd’hui fournir d’utiles informations quant aux priorités à donner en matière de revitalisation des rivières et de rééquilibrage entre les usages de l’eau et la protection de ces écosystèmes, lesquels ont besoin d’interconnexions pour garantir la subsistance et la diversité des espèces vivantes.
– Promouvoir l’assainissement dans les pays du Sud : dès 1968, l’Eawag s’est doté d’une unité de recherche pour l’élimination des déchets et des eaux usées dans les pays en développement, un département qui compte désormais une quarantaine de collaborateurs. Il y développe des mesures pour une élimination sûre des matières fécales ainsi que des procédés adaptés à la préparation d’eau potable. Mais comme leur efficacité dépend avant tout de leurs utilisateurs, l’accent est mis sur des systèmes décentralisés, financièrement plus avantageux que de grandes installations centralisées. (Source : informations Eawag)
– En savoir plus sur le site de l’Eawag